Équipes SPRINT stopSP 2023-2024 Résumés vulgarisés
Quelles sont les causes sous-jacentes des maladies concomitantes associées à la SP?
SPRINTeuses: Katherine Cardwell, Mona Hejazi, Megan Krysak
Mentore SPRINT: Kaarina Kowalec, Ph.D.
La fréquence de certaines maladies, comme l’hypertension, le diabète et la dépression, s’avère plus élevée parmi les personnes atteintes de sclérose en plaques (SP) que dans la population générale. Ces maladies secondaires, qu’on appelle « maladies concomitantes », présentent un risque considérable pour la santé des gens qui vivent avec la SP, mais leur cause demeure inconnue, raison pour laquelle nous avons formulé la question suivante : « Quelles sont les causes sous-jacentes des maladies concomitantes associées à la SP? » La réponse à cette question, en plus d’améliorer les traitements proposés, permettrait aux personnes ayant la SP d’obtenir de l’information utile sur des maladies auxquelles elles doivent être sensibilisées. Afin de comprendre pourquoi les personnes atteintes de SP affichent un taux supérieur de maladies concomitantes par rapport au reste de la population, nous avons procédé à l’analyse de 84 études ayant porté sur ce sujet, puis avons résumé les résultats issus de ces dernières. Ces études ont été répertoriées à la suite de recherches approfondies dans une importante base de données. Trois membres de notre équipe ont colligé les résultats de chacune de ces études et se sont assurés de n’écarter aucun article pouvant contenir de l’information pertinente. Nos travaux nous ont permis de découvrir que certaines maladies concomitantes (la maladie de Crohn, le diabète de type 1 et certains cancers, par exemple) surviennent à une fréquence accrue chez les personnes atteintes de SP en raison de similitudes sur le plan de la génétique entre ces maladies et la SP. Cela signifie que des facteurs génétiques sont associés à la SP ainsi qu’à ces maladies concomitantes. Des études ont également démontré que certains changements qui surviennent dans le cerveau en cas de SP sont à l’origine de maladies telles que la dépression et l’épilepsie. Par ailleurs, des symptômes de la SP, notamment la douleur et la fatigue, sont souvent associés à la dépression et à l’anxiété et peuvent, par conséquent, être à l’origine de la dépression et de l’anxiété. Enfin, les médicaments modificateurs de l’évolution de la SP sont couramment liés à la survenue de maux de tête et de certains cancers chez les personnes atteintes de SP. Notre étude démontre que de nombreux liens peuvent être établis entre la SP et les maladies concomitantes. La compréhension des causes sous-jacentes à ces dernières favoriserait l’amélioration du diagnostic et du traitement de celles-ci chez les gens ayant la SP. Comme la SP est une maladie pouvant se manifester par un large éventail de symptômes qui varient au fil du temps, notre étude pourrait aider les personnes atteintes de SP et les membres de leur équipe soignante à déterminer si les symptômes qui se manifestent sont associés à la SP ou s’ils sont attribuables à une autre maladie. L’établissement du diagnostic d’une maladie concomitante et l’instauration du traitement approprié à un stade précoce contribueront ultimement à l’amélioration de la santé et de la qualité de vie des personnes atteintes de SP.
S’y retrouver parmi les médicaments ciblant les lymphocytes B : un guide accessible destiné aux personnes atteintes de SP
SPRINTeuses et SPRINTeur:
Leah Hohman, Ph.D., Risavarshni Thevakumaran, Darrin Wijeyaratnam
Mentore SPRINT: Hedwich Kuipers, Ph.D.
Il peut s’avérer ardu de choisir le bon traitement en cas de sclérose en plaques (SP). Qu’une personne vienne de recevoir un diagnostic de SP ou qu’elle vive avec cette maladie depuis un certain temps, il importe qu’elle possède l’information nécessaire pour se sentir en confiance au moment de prendre une décision quant à son traitement. Les médicaments qui ciblent les lymphocytes B figurent parmi les options thérapeutiques proposées en cas de SP. Ces médicaments sont offerts au Canada depuis 2018 et se montrent efficaces pour bon nombre de gens ayant la SP. Ces médicaments se lient aux lymphocytes B (un type de globule blanc) et provoquent la destruction de ces cellules en vue de ralentir la SP, de réduire les symptômes entraînés par celle-ci et de diminuer les risques de poussée. Or, l’information diffusée sur ces médicaments est souvent trop technique, difficile à trouver ou incomplète. Afin de remédier à cette situation, nous avons élaboré un guide explicatif portant sur ces médicaments et fournissant de l’information dans un langage clair et accessible quant à trois grands sujets, soit : 1) le mode d’action, 2) les bienfaits et les risques, et 3) les retombées potentielles dans la vie courante. Nous avons eu recours à l’approche « de la connaissance à l’action » (knowledge-to-action framework – K2A), laquelle nous a aidés à créer, à partir de l’information que nous avions recueillie, un outil en ligne utile à l’intention des membres de la collectivité de la SP. Nous avons effectué notre collecte d’information dans des revues scientifiques et sur des sites Web à caractère informatif, puis avons travaillé en étroite collaboration avec des personnes atteintes de SP, des médecins et d’autres membres de la collectivité de la SP pour nous assurer que notre guide serait facile à comprendre. Notre objectif consistait à fournir aux personnes atteintes de SP l’information dont elles ont besoin pour se sentir à l’aise de discuter de leurs options de traitement avec leur équipe soignante, de même qu’avec d’autres personnes vivant avec cette maladie et les membres de leur réseau de soutien.
Bâtir un pont entre le laboratoire et le chevet du patient
SPRINTeur et SPRINTeuses: Rochelle Benoit, Ateyeh Soroush, Kaihim Wong
Mentor SPRINT: Jordan Warford, Ph.D.
La sclérose en plaques (SP) est une maladie qui prend pour cible le cerveau et la moelle épinière. Environ 2,8 millions de personnes sont atteintes de SP dans le monde. Parmi les symptômes fréquents de la SP figurent la fatigue, des troubles de la vision et des raideurs musculaires. Cette maladie se manifeste toutefois différemment d’une personne à l’autre. Par conséquent, il peut s’avérer difficile de traiter la SP et de mettre en place des traitements personnalisés répondant aux besoins de chacun et chacune. La recherche peut permettre de surmonter ces difficultés. Or, les professionnelles et professionnels de la santé, qui interviennent directement auprès des personnes atteintes de SP, et les chercheuses et chercheurs spécialisés en SP ne travaillent pas toujours ensemble. En vue de contribuer à l’amélioration des soins destinés aux gens qui ont la SP, nous avons voulu en savoir plus sur les relations entre les professionnelles et professionnels de la santé (neurologues, physiothérapeutes, psychologues, etc.) et les chercheuses et chercheurs. Nous avons ensuite formulé une série de recommandations dont l’objectif consiste à favoriser la collaboration entre les membres de ces deux groupes. Durant la dernière année, nous avons élaboré un sondage que nous avons soumis à des neurologues et à des chercheuses et chercheurs spécialisés en SP d’un bout à l’autre du pays. Quarante personnes ont répondu à celui-ci. Les résultats de ce dernier ont mis en évidence l’importance de partager l’information pour optimiser les traitements, de même que le vif intérêt que portent les neurologues aux expériences faites en laboratoire et à la recherche expérimentale. Les résultats de notre sondage donnent à penser que la collaboration entre les acteurs des milieux de la santé et de la recherche permettrait d’améliorer les soins destinés aux personnes atteintes de SP. La présence de technologies avancées relatives à la recherche dans les milieux cliniques pourrait favoriser la diffusion d’éléments d’information susceptibles d’avoir des retombées pour les gens aux prises avec la SP. Comme prochaine étape, nous suggérons la création d’une plateforme sur laquelle les professionnelles et professionnels de la santé et les chercheuses et chercheurs pourraient diffuser de l’information pertinente sur la santé et des résultats de recherche après avoir obtenu le consentement des personnes atteintes de SP et des participants et participantes à des études concernés. Nous croyons que nos suggestions pourraient permettre d’optimiser les soins destinés aux gens qui vivent avec la SP.